Dans le billet intitulé Pourquoi ai-je opté pour Linux ?, j’étais revenu sur quelques-unes des raisons qui avaient fait de moi, à l’époque, un utilisateur convaincu du système au pingouin. Entre autres, il y avait des facteurs comme
- la curiosité,
- la dimension inédite du système,
- le concept et la philosophie mis en avant par la communauté,
- la sécurité,
- l’efficacité
- la modularité et, enfin,
- la variété
Et c’est sur ce dernier aspect que nous allons nous étendre aujourd’hui. En effet, contrairement au système ultra-dominateur que représente Windows, sur Linux, les choix, on en a à la pelle. Il y a tellement de choix que finalement, le plus difficile c’est parfois de s’y retrouver, c’est parfois d’être juste capable de choisir la bonne version. Si vous avez déjà du vécu sur Linux, ce ne sera peut-être pas si grave. Mais si vous arrivez tout juste dans cet univers, oulala!
Mais pas de panique! Nous allons essayer de décomposer tout cela.
Les distributions
La manière dont le système d’exploitation et ses composantes sont assemblés est un peu spéciale chez Linux. Sans rentrer dans une définition trop technique, disons donc que les distributions sont comparables à des personnalisations simples ou sophistiquées, particulières et souvent thématiques d’un système d’exploitation basé sur Linux.
Ces personnalisations sont réalisées en combinant plusieurs logiciels ou fonctionnalités dans le but de mettre l’accent sur ou renforcer différents aspects tels que
- la stabilité
- la performance
- la modernité
- l’élégance visuelle
- le ou les secteurs d’applications
La plupart des applications du monde Linux sont des applications libres et gratuites. Il y en a de tous les goûts et de tous les genres, de toutes les configurations. Dans le but de rendre l’expérience d’utilisation cohérente, des entreprises, communautés ou individus vont donc élaborer un système dont toutes les composantes vont par exemple
- faciliter la gestion des fichiers multimédia,
- ou encore proposer un environnement de travail stable et robuste sur de petites configurations physiques,
- ou encore une série d’outils pour les calculs matriciels et scientifiques.
Comment s’y retrouver?
Comme vous pouvez l’appréhender, les combinaisons sont innombrables. Les projets de distributions ne cessent de fleurir. Certaines avec plus de succès que d’autres. Il est donc important de bien faire son choix, afin de ne pas se retrouver frustré à un moment donné.
Bien connaître sa configuration
Quelle que soit la distribution sur laquelle vous allez jeter votre dévolu, il faudra bien la déployer sur un système. Or si le système de destination ne lui est pas compatible, vos aspirations tourneront peut être court.
La première étape consiste donc à bien connaître les limites ou capacités de votre environnement. Parmi les informations cruciales à identifier, nous avons
- la quantité d’espace que vous êtes prêts à allouer à un nouveau système (espace disponible sur le disque dur)
- le type de disque dur que vous avez (IDE, SATA, SSD, autres)
- la quantité de mémoire vive (mémoire RAM) que vous êtes prêts à allouer au système
- le nombre et la vitesse de vos processeurs
- la résolution de votre écran
Si vous envisagez effectuer des tâches très spécifiques comme le jeu en ou hors ligne, le montage audio/vidéo ou encore le traitement graphique, en plus, vous devriez bien identifier la présence et la capacité, le cas échéant, de votre carte graphique.
Déterminer clairement ses besoins
C’est peut-être l’étape la plus délicate, dans la mesure où nous vivons dans un monde où tout fait ou peut faire tout. Considérez par exemple vos téléphones intelligents. Ils savent parler, pleurer, raconter des blagues, ils connaissent l’histoire, la géographie, la météo, la circulation, le sport, l’économie, ils peuvent passer des commandes, réserver des hotels, prendre des rendez-vous, aller sur la lune, coloniser des planètes éloignées et beaucoup plus encore. Mais au quotidien, semain après semaine, combien de ces fonctions utilisons-nous vraiment?
Il est donc important de déterminer clairement quelles vont être les utilisations régulières du système, quitte à lui adjoindre par la suite les pièces manquantes.
Les principaux profils peuvent être regroupés ainsi :
- familial
- professionnel, avec un accent sur la nature de la profession (bureautique, graphisme, musique, montage, etc.)
- administrateur
- développeur
- joueur
Identifier la niche la plus appropriée
Les distributions peuvent être regroupées en niches ou catégories. Les répartitions changeront suivant les répartiteurs, mais voici les catégories que nous distinguons :
- Usage général, pour une utilisation quotidienne classique et non spécifique
- Création Multimédia, pour ceux et celles qui ont les arts graphiques ou musicaux en ligne de mire
- Éducation, pour ceux qui veulent se concentrer sur l’instruction, la leur ou plus souvent, celles de leurs enfants
- Sécurité, pour les maniaques de sécurité de leur réseau informatique, des tests de pénétration et autres
- Entreprise, pour des utilisations et applications plus rigoureuses
- Jeux, pour ceux dont l’objectif principal est le jeu vidéo, ou les émulations associées
- Légèreté, pour ceux qui ont une petite configuration, ou qui ne sont prêts à accorder au nouveau système de légères ressources
- Visuel, pour ceux qui avant tout, veulent une interface belle, inspirante, voire à couper le souffle
- Nouveaux venus, pour ceux qui sont en provenance d’un autre système d’exploitation, et souhaiteraient un introduction en douceur aux nouveaux environnements
Trouver la perle rare
Maintenant que les besoins sont clairs et identifiés, et que l’environnement qui accueillera le nouveau système est connu, on peut passer à la prochaine étape, qui consiste à sélectionner la distribution qui cadre avec nos contraintes.
Pour la sélectionner, il faudrait savoir où trouver celle-ci. Là aussi, cela pourrait être une paire de manche corsée. Mais heureusement, plusieurs dépôts centraux existent, permettant d’avoir une série d’outils pouvant faciliter nos choix :
Notre choix initial
Configuration
Pour les besoins de notre quête, nous disposerons des caractéristiques suivantes :
- une machine virtuelle. En effet, nous cherchons à nous familiariser au monde de Linux, sans pour autant modifier radicalement nos habitudes. En utilisant une machine virtuelle, cela nous permet de tester le nouvel environnement avec des impacts minimes sur notre système principal. Si l’expérience tourne court, il nous sera toujours possible d’effacer la machine virtuelle, et de revenir à une vie classique. Si l’expérience est couronnée de succès, soit on laisse la machine virtuelle tel quel, quitte à la bonifier en termes de puissance, soit on passe au niveau supérieur, en l’installant à même un système réel.
Nous partirons du principe que notre environnement sera modeste. D’une part Linux, de par sa flexibilité, devrait être capable de nous fournir des résultats commodes même avec des ressources limitées, mais de plus, ces configurations seront voisines de certaines utilisées sur plusieurs systèmes actuels tels que les netbooks.
Cette machine virtuelle aura donc les propriétés suivantes :
- Disque Dur : SATA, 50Go
- Mémoire Vive (RAM) : 2Go ou 2048 Mo
- Processeur : 1 processeur 64bits Intel Core 2 Duo E8400 @3.00GHz
- Mémoire Vidéo : 128Mo
- Résolution d’écran de 1280×720
Ces expériences seront réalisées depuis une machine virtuelle sous VirtualBox.
L’Élue (la distribution)
Selon DistroWatch, la distribution la plus téléchargée de la dernière année, au moment où ces lignes sont écrites, c’est Manjaro! J’avoue avoir été surpris, car pendant de très nombreuses périodes, Linux Mint a établi une véritable dynastie. Mais si Manjaro a le vent en poupe, c’est bien pour une ou plusieurs bonnes raisons.
Découvrons donc ensemble où tout cela nous mènera!