Cette catégorie d’applications a souvent constitué l’un des talons d’Achille de Linux par rapport aux autres systèmes d’exploitation. De plus en plus de personnes reconnaissent les nombreux avantages offerts par la philosophie entourant les concepts de Linux et du monde libre. Cependant, pendant bien longtemps, les passionnés de jeux vidéo avaient tous les alibis du monde pour demeurer à l’écart de la moindre distribution Linux. Et pour cause : l’offre en matière de jeux vidéo a souvent été maigrichonne, lamentable, anecdotique et parfois même inexistante.
Aujourd’hui, bien que cette époque ne soit pas si lointaine, on peut observer de grosses améliorations. Tous les titres ne sont ni disponibles ni jouables sur Linux, mais l’offre est plus vaste et diversifiée que jamais.
Voici un bref tour d’horizon des principales options qui s’offrent à vous, si vous aimez les jeux.
1. Les jeux de la logithèque
Peu importe votre distribution Linux, il y a de fortes chances pour qu’icelle comporte une logithèque, ou encore une librairie d’applications semblable en fonctionnalités au PlayStore ou à l’Apple Store : une série d’applications ou de paquets, pour les puristes, disponibles dans les dépôts officiels, et qui peuvent être installés au gré de vos besoins.
Au sein de ces librairies, il existera souvent un mécanisme de classement permettant de regrouper les applications par catégories. En vous rendant dans la catégorie des jeux, vous verrez ce qui vous sera proposé.
Dans le cas de Linux Mint, la catégorie des jeux se décompose par la suite en plusieurs sous-catégories qui vont vous permettre de cibler plus précisément et plus rapidement le type de jeux recherchés.
Il est par ailleurs important de noter que l’offre de jeux qui sera affichée sera dépendante de la distribution dans laquelle qu’elle vous vous trouvez, des dépôts auxquels vous êtes connectés également.
Il ne sera donc pas surprenant que le nombre et la qualité des jeux disponibles soient parfois limités si vous restez avec les dépôts officiels et conservateurs. Parfois soucieux de maintenir les systèmes stables, certaines distributions vont sciemment refuser de vous proposer des titres disponibles dans des dépôts instables.
L’installation se fait comme avec n’importe quelle application de la librairie. On sélectionne un titre, on en déclenche l’installation, on fournit éventuellement son mot de passe, puis on patiente que le système la déploie. Une fois l’installation achevée, la nouvelle application sera souvent disponible dans un nouveau menu nommé Jeux ou Games depuis lequel il pourra être lancé.
2. Les plateformes de jeux
L’autre grande source de jeux sont les plateformes dédiées. C’est par exemple le cas de Steam, qui est une référence en la matière. Pour peu que vous ayez un compte sur cette plateforme, ce sont potentiellement des dizaines voire des centaines de jeux que vous pouvez espérer déployer sur votre poste Linux.
Je dis espérer car tout n’est pas si simple. En effet, ce ne sont pas tous les titres disponibles dans Steam que vous pourrez jouer sur Linux. Lorsque le moment de choisir vos jeux viendra, assurez-vous, dans les critères de recherche, que vous avez indiqué rechercher les jeux compatibles Linux. Cela réduira la liste des jeux disponibles, mais il en restera plusieurs de haute facture.
Steam est souvent cité en exemple en raison de sa non négligeable notoriété. Mais dans la catégorie des plateformes, il ne faudrait pas occulter Lutris (https://lutris.net/), dont l’ambition est de fournir, au sein d’une interface unique, l’accès à un éventail chargé de jeux.
Parmi les autres mentions honorables, on peut citer, sans ordre particulier :
En parlant de facture, il est important de clarifier un autre point. Contrairement à certaines croyances, tout ce qu’on trouve sur Linux n’est pas forcément libre, toujours au code ouvert, ni même obligatoirement gratuit. Ceci est notamment vrai avec les Jeux vidéo. Sur une plateforme comme Steam, vous aurez donc parfois accès à des titres moyennant des abonnements ou des paiements uniques.
Et comme dans chaque chose, la configuration de votre poste de travail rendra certaines aventures glorieuses et d’autres foireuses. Les jeux ne partagent pas tous les mêmes exigences…
3. Chez les éditeurs
Vous savez, certaines entités préfèrent l’exclusivité. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose, surtout que plusieurs facteurs connexes peuvent le justifier. En effet, au lieu de passer par une librairie ou une plateforme de type Steam, certains éditeurs vont inviter les utilisateurs à venir s’abreuver directement à leur source. Cela leur offre ainsi un contact direct avec leur base, et bien souvent des revenus moins siphonnés.
Cette approche, on la voit assez régulièrement chez Les éditeurs compatibles Apple ou Microsoft. C’est un peu moins le cas avec Linux. Heureusement toutefois, la donne change de plus en plus. Il n’existe pas beaucoup d’éditeurs ne proposant que des titres exclusivement sur Linux, ce qui serait un peu contre nature, d’un point de vue entrepreneurial. Mais en général, lorsque vous verrez des éditeurs proposer leurs œuvres sur Linux, ils le feront aussi pour les 2 autres principales plateformes, faisant de leur produit un œuvre multiplateforme.
On peut comprendre la réticence de certains éditeurs car Linux est parfois trop varié. Derrière ses Principes simples et clairs, Linux permet de nombreuses possibilités d’implémentation. Lorsqu’un éditeur souhaite produire un jeu, il lui faut penser à la fois à Debian, Arch, Fedora et aux autres. Vous parlez d’un casse-tête. Heureusement, avec les technologies de virtualisation et de conteneurisation, cet enjeu devrait être de moins en moins bloquant.
4. Les Jeux dans les Navigateurs
Les jeux qui sont disponibles de cette manière ne sont pas nécessairement des cas particuliers à Linux. Cependant, la quasi-universalité des navigateurs, et le fait qu’ils aident à représenter des contenus hébergés ailleurs leur permet d’être de véritables vecteurs de contenus et d’expérience, peu importe la plateforme de destination. Cela permet ainsi aux joueurs issus du monde de Linux de profiter d’une source supplémentaire de jeux.
Les technologies ont beaucoup évolué depuis quelques années. Mais il est important de noter qu’en raison du médium qui n’est pas toujours le plus puissant, les jeux disponibles sur navigateurs ne seront pas toujours les plus flamboyants.
Pour ce qui est de l’accès, certains seront disponibles et jouables directement depuis votre navigateur, tandis que d’autres nécessiteront que vous créiez un compte auparavant.
Suite au décès de Adobe Flash, l’éventail des jeux s’est quelque peu amaigri car Flash était l’une des technologies sous-jacentes majeures dans ce domaine. Grâce à l’émulation, nous ne doutons pas que dans quelques temps, ces titres là seront remis de l’avant.
5. Émulation et Rétro Gaming
Le monde du libre a toujours été à l’avant garde chaque fois qu’il a été question de développement, de rétro ingénierie et d’optimisation des ressources. Il n’est donc pas surprenant que certaines des meilleurs plateformes d’émulation soient issues du monde libre. Linux est probablement la plateforme idéale pour développer, déployer ou distribuer des centres d’émulation performants.
La technologie ayant énormément évolué, certains des ordinateurs lamentables d’aujourd’hui sont des monstres sacrés si on les compare avec certaines des consoles d’alors. Pour peu que vous soyez souvent gagné par la nostalgie, et si en plus les résolutions pi listées de votre enfance ou adolescence ne vous outragent pas, alors l’émulation sera un parfait exutoire pour vous.
Ne me citez pas là dessus, mais j’imagine que vous pouvez trouvez sur Linux les émulateurs de n’importe quelle console du passé. C’est probablement au niveau des jeux proprement dit que les choses risquent se compliquer un peu, en raison notamment de la notion de droits d’auteur, de la disponibilité et de plusieurs autres facteurs.
6. Les distributions orientées Jeux Vidéo
Pour ceux qui veulent aller loin, il y a toujours les distributions dédiées aux jeux vidéo. Comme nous le mentionnions tantôt, Linux est tellement versatile qu’il existe des distributions pour pratiquement et potentiellement tout et/ou n’importe quoi ou qui. Ne soyez donc pas surpris d’apprendre que des distributions spécialement orientées jeux vidéos existent.
C’est par exemple le cas de :
- DraugerOS
- Garuda
- SteamOS
- Ubuntu GamePack
- Fedora Games Spin
- SparkyLinux – GameOver Edition
- Lakka
- Manjaro Gaming Edition
- Batocera
- Et bien d’autres encore …
Ces distributions, spécialement optimisées pour rendre les jeux possibles, agréables et fluides, vont vous offrir, au sein d’une même infrastructure, tous les ingrédients présentés dans cette capsule: des dépôts supplémentaires offrant dans les logithèques beaucoup plus de jeux, des accès à plusieurs des plateformes offrant des jeux compatibles sur Linux, parfois ils iront même jusqu’à vous permettre d’installer en quelques clics les jeux depuis les sites web officiels des éditeurs, et enfin ils vous offriront parfois des collections entières et mêmes pré configurées d’émulateurs en tout genre.
Si telle est la route que vous souhaitez prendre, il ne vous restera qu’à déterminer si vous installerez la distribution complètement, en dual ou multiboot, ou juste en version LiveCD, ainsi que trouver les jeux, si vous envisagez sérieusement la piste de l’émulation.
7. Wine, PlayOnLinux et les autres
Malgré toutes ces avancées, il reste, du moins pour le moment des titres qui sont exclusivement disponibles sur Windows. Si tel est le cas, et que ceux-ci font partie de ceux que vous aimez, alors il vous reste peut être quelques alternatives.
En installant des applications telles que Wine ou PlayOnLinux et semblables, vous pouvez, au sein de votre système Linux, déployer et jouer à vos titres préférés. Auparavant, il vous faudra toutefois vérifier si votre jeu est supporté, car les couches additionnelles fournies par ces outils ne sont pas toujours optimales dans toutes les circonstances.
Mais quelque soit votre trajet, forcé est de constater que Linux ne constitue désormais plus un obstacle majeur, bien au contraire.