La prochaine destination de notre quête nous conduit à examiner aujourd’hui comment installer une application sous Linux. Il est vrai que si l’on a effectué le bon choix de distribution, nous devrions, juste après l’installation, avoir entre les mains un système opérationnel, prêt à l’emploi, et relativement complet. Pour que les choses restent ainsi, toutefois, il faudrait soit
- qu’on ait des besoins extrêmement limités et satisfaits entièrement par la distribution installée;
- ou qu’on rentre parfaitement dans le profil type d’utilisateur défini par la plupart des systèmes.
Quand bien même ce serait vrai au moment de l’installation, la probabilité pour qu’on ait besoin, malgré tout, d’installer quelques fonctionnalités supplémentaires, est bien grande. Voyons donc ensemble ce qu’il nous sera possible de faire.
Les Paquets
Une application, de manière simplifiée, peut être considérée comme un ensemble de fonctionnalités ou de tâches cohérentes qu’un système informatique peut effectuer.
Dans l’univers de Linux, on fera plus généralement référence aux paquets, dans la mesure où ces fonctionnalités seront fournies au sein d’une archive, un paquet, dont le contenu sera non seulement l’ensemble des instructions permettant au système de réaliser les tâches attendues, mais aussi plusieurs autres éléments comme la documentation, les fichiers de configuration, le code source, etc.
Rajouter des Fonctionnalités à son Système
Pour bonifier son système, et lui rajouter des fonctionnalités, plusieurs méthodes sont possibles.
Exécuter un binaire
Un fichier binaire, dans le contexte des systèmes d’exploitation, pourrait être considéré comme étant un fichier souvent unique et exécutable par et dans le système de destination, et capable d’exécuter un ensemble de fonctionnalités.
Dans ces cas-là, la méthode consistera à
- acquérir le fichier binaire,
- soit par achat d’un support le comportant (clé USB, DVD, CD, Disquette, télépathie, etc.),
- soit par téléchargement
- lancer l’exécution du fichier dans l’environnement de destination
Le lancement de l’exécutable sera réalisé différemment, suivant les systèmes. Dans la grande majorité des cas, en supposant le système correctement configuré, il suffira de double-cliquer sur le fichier pour que le programme se lance.
S’il s’agit d’un exécutable direct, alors l’application se lancera, et exécutera les tâches qu’elle doit exécuter. Si par contre le binaire est un installateur, alors celui-ci lancera installera l’application sur le système.
C’est cette méthode qui est principalement utilisée sur des systèmes basés sur Microsoft Windows. Les fichiers exécutables, souvent des *.exe ou *.msi seront acquis ou téléchargés, puis, par double-clic sur le fichier, l’application se lancera ou s’installera.
Certaines déclinaisons de Linux pourront le permettre également. Comme par exemple dans les distributions Debian qui fournissent des fichiers *.deb. Cependant, pour que ces fichiers se lancent seuls, il faudra une application supplémentaire dans le système, telle que Gdebi.
Se servir du Gestionnaire de Paquets
Chaque distribution Linux a sa version de gestionnaire de paquets. Il s’agit d’un utilitaire système qui, connecté aux principaux dépôts de la distribution, vous permettra, dans une interface graphique, de
- lister les paquets disponibles;
- identifier les paquets présentement installés dans votre système;
- installer de nouveaux paquets;
- désinstaller des paquets dont vous n’avez plus besoin.
Plusieurs de ces gestionnaires de paquets reprennent de plus en plus l’apparence et les mécanismes des AppStore ou PlayStore mobiles.
Installer en Ligne de Commandes
Voici probablement l’une des méthodes les plus connues (et redoutées) pour l’installation des applications. Certains linuxiens purs et durs y voient des aptitudes qui les séparent du commun des utilisateurs, tandis que d’autres y voient une énorme hache de guerre, tant les manipulations semblent y être complexes.
Loin de vouloir réconcilier ces deux points de vue, nous pouvons juste dire que malgré le fait que cela puisse sembler complexe ou compliqué, le principe général demeure assez simple.
Pour installer une application en ligne de commandes, il faudrait
- disposer d’un ordinateur connecté à internet (ou du moins à une source locale ou réseau de paquets)
- disposer d’un compte utilisateur pouvant installer des paquets dans le système (ou avoir au moins les paramètres de connexion d’un utilisateur le pouvant)
- connaître le nom et l’orthographe exact de l’application à installer
- s’assurer que l’application à installer fait bien partie des dépôts configurés pour son système.
Si les deux premières conditions sont presque toujours remplies, il faudra faire quelques efforts au niveau de la 3e, sachant que le nom sous lequel on connaît une application n’est pas nécessairement le nom sous lequel il est répertorié dans les dépôts.
Si tous les préalables sont satisfaits, alors l’installation pourra être faite en
- ouvrant un terminal
- entrant dans le terminal une commande du type
sudo [commande d’installation de la distribution] [options] [nomDuPaquet]
- fournissant le mot de passe de l’utilisateur, s’il est demandé
- suivant les éventuelles instructions affichées à l’écran
Les commandes d’installation varient suivant les distributions. C’est ainsi qu’on pourra avoir
- sur les distributions Debian : sudo apt-get install [nomDuPaquet]
- sur les distributions Arch : sudo pacman -S [nomDuPaquet]
- sur les distributions RedHat : sudo yum install [nomDuPaquet]
- etc.
Compiler soi-même l’application
Nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Car installer une application en ligne de commandes n’est pas la manière la plus ardue. En effet, on peut faire pire (ou mieux, c’est selon), en compilant l’application soi-même, un peu comme si on créait l’application de toute pièce. Cette méthode est probablement la plus délicate de la liste.
Installer une application en la compilant ne sera pas forcément très compliqué, étant donnée que dans bien des cas, une procédure (documentation) claire et précise est fournie avec le paquet, permettant de suivre les instructions à la lettre. Il suffit donc de reproduire les étapes fournies. Par contre, il faudra souvent un peu plus de temps que lors des installations en ligne de commandes ou par binaires, et plus d’attention aussi, car entre chaque étape, le système fournira parfois des messages importants à considérer.
Avenir radieux
Il n’y a pas si longtemps de cela, installer des applications sous Linux était un véritable parcours du combattant. Il fallait savoir utiliser la ligne de commandes, il fallait s’y connaître en complilation. Mais de plus en plus de distributions fournissent, en plus des méthodes beaucoup plus simples, ce qui rend le processus bien plus accessible. Toutefois, malgré la complexité que cela semble représenter, les premières méthodes restent possibles et même aisées, moyennant le respect des instructions fournies. De plus, certaines circonstances pourraient vous contraindre à passer par la compilation, surtout dans les cas où les sources officielles de votre système ne comportent pas la version espérée de votre logiciel préféré.
Soka!